Mini-Mental State Examination (MMSE)

Description de l’outil

Quelles sont les caractéristiques du MMSE?

CaractéristiquesDétails
Nom de l’outil  Mini-Mental State Examination – Examen de Folstein sur l’état mental
Acronyme MMSE
Concepteurs Le MMSE a été conçu par Folstein, Folstein et McHugh.
Année de publication Publié pour la première fois en 1975. De nombreuses autres versions ont été subséquemment publiées.
Format Court questionnaire accompagné de quelques tâches que doit accomplir la personne. Il tient sur une seule page. 
Coût d’achat La version qui vous est proposée ici est gratuite et publiée par le gouvernement du Québec. De nombreuses autres versions peuvent être retrouvées dans le Web.
Coût d’utilisation Gratuit
Formation requise L’évaluateur se forme en lisant les instructions pour la passation et la cotation qui accompagnent plusieurs versions en français validées du MMSE.
Test (PDF) Disponible sur notre site : cliquez ici 

Diverses versions en français sont disponibles dans le Web, par exemple au : http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/Intra/formRes.nsf/9d7020958f686e8a85256e4500715a8f/916d2fbac5d9512485256ec10063b234/$FILE/AH-107_DT9088%20%2804-10%29.pdf. Toutes les versions en français proposées n’ont pas été validées.

Quel est l’objet d’évaluation du MMSE?

Le MMSE (Folstein, Folstein et McHugh, 1975) a été développé pour dépister les personnes souffrant d’une atteinte neurocognitive majeure (démence). Il a ensuite été traduit dans diverses langues. Puis, diverses études ont conduit à la création de versions modifiées et à l’élaboration de directives pour la passation et la cotation. D’autres études ont permis d’examiner le potentiel de l’outil à être utilisé dans d’autres contextes, par exemple la mesure du changement. Maintenant, le MMSE sert également à assurer les suivis de l’état cognitif des personnes et à mesurer le déclin des fonctions cognitives chez les personnes qui souffrent d’atteintes neurocognitives.

En quoi consiste le MMSE?

Le MMSE, dans sa version d’origine et dans les versions subséquentes en français, est essentiellement un questionnaire à réponses courtes. Les personnes évaluées doivent aussi accomplir quelques tâches simples. Les éléments évalués sont regroupés en six sous-sections : orientation, enregistrement, attention et calcul, rétention mnésique, langage et praxie de construction.

mmse image

Quelles sont les qualités métrologiques du MMSE?

Dans le contexte de l’évaluation plus globale de la personne âgée, les qualités métrologiques essentielles pour la fonction de dépistage de l’outil sont la sensibilité et la spécificité. L’évaluateur voudra s’assurer de dépister toutes, mais uniquement, les personnes atteintes. Le MMSE étant aussi fréquemment utilisé pour réaliser le suivi de l’état cognitif des personnes âgées, les fidélités test-retest et interjuges peuvent aussi être importantes.

QualitésDescription
Validité Les nombreuses études sur la sensibilité et la spécificité du MMSE offrent les résultats suivants : les résultats du MMSE peuvent être influencés par le niveau de scolarité, l’âge et le niveau socioéconomique des personnes évaluées. Il permettrait de dépister environ 75 % des personnes atteintes (sensibilité) et produirait environ 10 % de faux positifs (spécificité). Il serait aussi sujet à un effet plafond, à savoir que les personnes ayant une atteinte neurocognitive plus légère ne seraient pas clairement dépistées avec le MMSE.
Fidélité test-retest Selon les concepteurs, le MMSE a une excellente fidélité test-retest, soit des résultats stables dans le temps, avec un coefficient de corrélation r = 0,88 quand le MMSE est refait dans les 24 heures (Folstein et al., 1975).
Fidélité interjuges Le MMSE a une excellente fidélité interjuges, soit des résultats stables entre les évaluateurs, avec un coefficient de corrélation r = 0,82 (Folstein et al., 1975). Cette fidélité est nettement améliorée quand la version du MMSE utilisée inclut des directives de passation et de cotation.

Quels sont les avantages et les limites du MMSE?

Le MMSE est l’outil de dépistage des atteintes neurocognitives majeures (démences) le plus utilisé dans le monde. Sa rapidité de passation et de cotation, l’absence de coûts pour se le procurer et l’utiliser, le nombre impressionnant de versions dans diverses langues et la facilité d’utilisation sont probablement les qualités expliquant que les professionnels de la santé y aient rapidement recours. Malgré quelques faiblesses psychométriques, il reste un outil grandement apprécié et utile autant en clinique qu’en recherche par un ensemble très diversifié de professionnels de la santé et de chercheurs.

Les quelques faiblesses observées dans les qualités métrologiques du MMSE constituent certainement sa plus grande limite. Il n’est pas l’outil le plus pertinent pour dépister les atteintes cognitives plus légères et l’évaluateur devra garder en tête que certaines personnes atteintes échapperont à son dépistage, la sensibilité n’étant pas parfaite. Il faut cependant noter que la bonne utilisation du score seuil, décrite plus loin, pourra compenser en partie cette limite du MMSE.

Passation et cotation du test

Comment effectuer le MMSE pas à pas (Folstein et al., 1975; Gouv. du Québec, 2010)?

La grille de cotation du MMSE donne un bon nombre d’indications sur la marche à suivre pour la passation du test. Certaines versions en français proposent même un guide de passation très précis avec un verbatim déterminé. L’évaluateur doit donc parcourir l’outil avec la personne évaluée de la première à la dernière question ou tâche, dans l’ordre proposé. L’examen de la grille de cotation sera suffisant pour que l’évaluateur se familiarise avec cet outil.

Voyons maintenant comment effectuer la passation de ce test.

(Nous vous suggérons d’imprimer le test pour être en mesure de bien suivre durant le visionnement de la vidéo).

Quel est le système de cotation et quelles sont les normes du MMSE?

La cotation de l’évaluation se fait directement sur la grille et simultanément à la passation. L’évaluateur doit inscrire les réponses de la personne et les coter, bon pour un point et incorrect pour 0 point. Un score maximal sur 30 points sera ainsi obtenu.

Au fil des ans, des variations dans la cotation et dans les scores seuils ont été proposés par plusieurs chercheurs. Certains proposent l’ajout d’un point au score total si la personne a moins de huit ans de scolarité ou plus de 85 ans, ou encore un ajustement du score seuil selon ces paramètres et quelques autres comme le genre (Cobb, D’Agostino et Wolf, 1993; Crum, Anthony, Bassett et Folstein, 1993; Grigoletto et al., 1999; Kraemer, Moritz et Yesavage, 1998; Tufts University School of Medicine, 2001). Le score seuil qui départage les personnes atteintes et celles qui ne le sont pas a aussi fait l’objet d’autres recommandations. Par exemple, il est suggéré d’ajuster le score seuil selon le lieu de résidence de la personne (plus haut pour les personnes qui demeurent dans leur domicile et plus bas pour les personnes qui sont hébergées en centre de soins de longue durée) ou selon l’objectif même de la démarche d’évaluation (par exemple dépistage ou diagnostic) (Cobb et al., 1993; Kukull et al., 1994). En milieu clinique, un score seuil de 24/30 est celui qui est le plus souvent retenu : pour une personne obtenant un score de moins de 24, l’hypothèse d’une atteinte cognitive sera soulevée; pour une personne obtenant un score de 27 et plus, cette hypothèse ne sera pas soulevée; et finalement, pour la personne ayant un score de 24, 25 ou 26, il sera recommandé de procéder à une évaluation cognitive plus sensible aux atteintes plus légères comme le MoCA (qui vous sera présenté dans une autre section) (Hébert et al., 2011).

Voyons maintenant comment effectuer la cotation de ce test : cliquez ici.

Références

Aevarsson, O. et Skoog, I. (2000). A longitudinal population study of the Mini-Mental State Examination in the very old: relation to dementia and education. Dementia & Geriatric Cognitive Disorders, 11, 166-175.

Brayne, C. (1998). The Mini-Mental State Examination, will we be using it in 2001? International Journal of Geriatric Psychiatry, 13, 285-290.

Brodaty, H., Clark, J., Banguli, M., Jorm, A.F., Khachaturian, Z. et Scherr, P. (1998). Screening for cognitive impairment in general practice: toward a consensus. Alzheimer Disease and Associated Disorders, 12, 1-13.

Chertkow, H., Bergman, H., Schipper, H. M., Gauthier, S., Bouchard, R. Fontaine, S. et al. (2001). Assessment of suspected dementia. Canadian Journal of Neurological Sciences, 28 (suppl. 1), 28-41.

Clark,C. M., Sheppard, L., Fillenbaum, G.G., Galasko, D., Morris, J.C., Koss, E. et al. (1999). Variability in annual Mini-Mental State Examination score in patients with probable Alzheimer’s disease: a clinical perspective of data from the Consortium to establish a eegistry for Alzheimer’s disease. Archives of Neurology, 56, 857-862.

Cobb, J.L., D’Agostino, R.B. et Wolf, P. A. (1993). Norms for the Mini-Mental State Examination. Journal of American Medical Association, 270, 2178.

Crum, R.M., Anthony, J.C., Bassett, S.S. et Folstein, M.F. (1993). Population-based norms for the Mini-Mental State Examination by age and education level. Journal of American Medical Association, 269, 2386-2391.

Dealberto, M.J., Gagnon, M., Barberger-Gateau, P., Dartigues, J.F. et Alperovitch, A.A. (1992). Influence du niveau d’études sur un test de dépistage de la démence, le Mini-Mental State Examination. Revue d’épidémiologie et de Santé Publique, 40, 93-101.

Fillenbaum, G.G., Hughes, D.C., Heyman, A., George, L.K. et Blazer, D. G. (1988). Relationship of health and demographic characteristics to Mini-Mental State Examination score among community residents. Psychological Medicine, 18, 719-726.

Folstein, M.F, Anthony, J.C. et Parhad, J. (1985). The meaning of cognitive impairment in the elderly. Journal of American Geriatrics Society, 33, 228-235.

Folstein, M.F., Folstein, S. et McHugh, P.R. (1975). Mini-Mental State: a practical method of grading the cognitive state of patients for the clinician. Journal of Psychiatric Research, 12, 189-198.

Galasko, D., Klauber, M.R., Hofstetter, C.R., Salmon, D.P., Lasker, B. et Thal, L. J. (1990). The Mini-Mental State Examination in the early diagnosis of Alzheimer’s disease. Archives of Neurology, 47, 49-52.

Grigoletto, F., Zappala, G., Anderson, D. et Lebowitz, B. (1999). Norms for the Mini-Mental State Examination in a healthy population. Neurology, 53, 315-320.

Hébert, M., Subara, D., Thériault, J., Savard, J. et Jacques, A.(2011).  Cognitive impairment : online tutorial to choose the right screening tools.  Paris: France. Alzheimer’s Association International Conference on Alzheimer’s Disease.

Hébert, M., Thibeault, R., Sacolax, N., Tandon, K., Germain, M., Bruneau, P., & Garvel, J.  (2007) Utilité clinique de trois outils d’évaluation pour les personnes atteintes de démence. Canadian Journal of Occupational Therapy. 74 (2), 102-114.

Izaks, G.J., Gussekloo, J., Dermout, K.M.T., Heeren, T.J. et Ligthart, G.J. (1995). Three-year follow-up of Mini-Mental State Examination score in community residents aged 85 and over. Psychological Medicine, 25, 841-848.

Jacqmin-Gadda, H., Fariboule, C., Commenges, D. et Dartigues, J.-F. (1997). A 5-year study of the Mini-Mental State Examination in normal aging. American Journal of Epidemiology, 145, 498-506.

Jagger, C., Clarke, M., Anderson, J. et Battcock, T. (1992). Misclassification of dementia by the Mini-Mental State Examination – Are education and social class the only factors? Age and Ageing, 21, 404-411.

Jones, R.N. et Gallo, J.J. (2002). Education and sex differences in the Mini-Mental State Examination: effects of differential item functioning. Journal of Gerontology, 57B, 548-558.

Juva, K., Sulkava, R., Verkkoniemi, A. et Niinistö, L. (2001). Sex differences in cognitive performance among the very old – Mini-Mental State Examination in a population aged 85 years and over. Journal of Clinical Geropsychology, 7, 39-45.

Kraemer, H.C., Moritz, D.J. et Yesavage, J. (1998). Ajusting Mini-Mental State Examination score for age and educational level to screen for dementia: correcting bias or reducing validity? International Psychogeriatrics, 10, 43-51.

Magaziner, J., Bassett, S.S., et Hebel, J.R. (1987). Predicting performance on the Mini-Mental State Examination: use of age and educational-specific equations. Journal of American Geriatrics Society, 35, 996-1000.

Magni, E., Binetti, G., Padovani, A., Cappa, S.F. et Bianchetti, A. (1996). Mini-Mental State Examination in Alzheimer’s disease and multi-infarct dementia. International Psychogeriatrics, 8, 127-134.

McDowell, I., Kristjansson, B., Hill, G.B. et Hébert, R. (1997). Community screening for dementia: the Mini-Mental State Exam (MMSE) and Modified Mini-Mental State Exam (3MS) compared. Journal of Clinical Epidemiology, 50, 377-383.

Murali Doraiswamy, P. et Kaiser, L. (2000). Variability of the Mini-Mental State Examination in dementia. Neurology, 54, 1538-1539.

Olin, J.T. et Selinski, E. M. (1991). The 12-month reliability of the Mini-Mental State Examination. Psychological Assessment, 3, 427-432.

Tombaugh, T.N., McDowell, I., Kristjansson, B. et Hubley, A. M. (1996). Mini-Mental State Examination (MMSE) and the Modified MMSE (3MS): a psychometric comparison and normative data. Psychological Assessment, 8(1), 48-59.

Tombaugh, T.N. et McIntyre, N.J. (1992). The Mini-Mental State Examination: a comprehensive review. Journal of the American Geriatrics Society, 40, 922-935.

Uhlmann, R.F. et Larson, E.B. (1991). Effect of education on the Mini-Mental State Examination as a screening tests for dementia. Journal of the American Geriatrics Society, 39, 876-880.