Sclérose latérale amyotrophique

Autres appellations : maladie de Lou Gehrig, syndrome de Charcot

Anglais : Amyotrophic lateral sclerosis, Lou Gehrig's disease, Charcot's disease

Description

La Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) est la maladie du motoneurone la plus fréquente (Al-Chalabi et al., Hardiman et al., cités dans Suzuki et al., 2023; Rubin, 2024; SLA Canada, 2020). Elle se caractérise par une dégénérescence des neurones moteurs supérieurs (système nerveux central) et inférieurs (système nerveux périphérique), ce qui entraîne notamment la faiblesse et l'atrophie des muscles volontaires (Benatar et al., 2022; Brown et Al-Chalabi, cités dans Shoesmith et al., 2020; Carlesi et al., cités dans Tsvetkova et al., 2023; SLA Canada, 2020; Vidovic et al., 2023). Elle se développe à partir de 40 ans et le plus souvent entre 60 et 70 ans (Kiper et al., 2023; Schultz-Krohn et Long, 2025; SLA Canada, 2020). Ses effets sont dévastateurs et limitent considérablement l'espérance de vie des personnes qui en sont atteintes. Le diagnostic repose principalement sur un ensemble de caractéristiques cliniques spécifiques à cette atteinte et sur l'élimination d'autres pathologies possibles (Kiper et al., 2023; SLA Canada, 2020; Vidovic et al., 2023).

On retrouve deux formes de SLA :

  • La SLA spinale, où la dégénérescence touche d'abord les muscles des bras et des jambes (Ilieva et al., 2023; Kiper et al., 2023; SLA Canada, 2020; van Es et al., cités dans Shoesmith et al., 2020; Vidovic et al., 2023). Elle représente environ 70 % des cas (van Es et al., cités dans Shoesmith et al., 2020).
  • La SLA bulbaire, où la dégénérescence touche d'abord les muscles impliqués dans l'élocution, la déglutition et la respiration (Ilieva et al., 2023; Kiper et al., 2023; SLA Canada, 2020; van Es et al., cités dans Shoesmith et al., 2020; Vidovic et al., 2023). Elle représente environ 25 % des cas (Brotman et al., 2024; van Es et al., cités dans Shoesmith et al., 2020).

Ces deux formes peuvent se succéder ou se développer simultanément; la maladie progresse presque toujours vers une forme complète (spinale et bulbaire).

Certains auteurs mentionnent une troisième forme, la sclérose latérale primaire, alors que d'autres la considèrent comme une maladie différente atteignant les motoneurones (Belsh et Schiffman, cités dans Schultz-Krohn et Long, 2025; SLA Canada, 2020; Turner et al., cités dans Vidovic et al., 2023). La présente page suivra la classification des lignes directrices canadiennes (Shoesmith et al., 2020) et sera axée sur les deux formes principales.

Illustration de la sclérose latérale amyotrophique

Données populationnelles

La sclérose latérale amyotrophique est présente dans toutes les régions du monde. Il est estimé que 4,42-4,5 personnes sur 100 000 sont atteintes de la SLA mondialement et que 1,59-1,9 personne sur 100 000 est diagnostiquée annuellement, les taux d'incidence variant selon les régions (Ilieva et al., 2023; Weil et al., cités dans Cui et al., 2022). Au Canada, environ 3 000 personnes en sont présentement atteintes (Health Canada, Shoesmith, cités dans Shoesmith et al., 2020; Hodgkinson, cité dans Institut National d'excellence en santé et en services sociaux [INESSS], 2023; Instituts de recherche en santé du Canada, 2023) et deux nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année (Hodgkinson, cité dans INESSS, 2023). La prévalence de la maladie serait actuellement en croissance (Arthur et al., Xu et al., cités dans Ilieva et al., 2023). Elle est plus fréquente chez les hommes (Arthur et al., Xu et al., cités dans Ilieva et al., 2023; Hodgkinson, Orphanet, cités dans INESSS, 2023; Tsvetkova et al., 2023). Entre 5 et 10 % des cas de la SLA seraient de nature héréditaire, alors qu'environ 90 % seraient de la forme sporadique.

Étiologie

À ce jour, les causes exactes de la SLA sont encore inconnues (Brotman et al., 2024; Cui et al., 2022). Plusieurs hypothèses suggèrent que la SLA aurait pour origine une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux (Alam et al., Yadav et al., cités dans Sharma et Mehan, 2023; Lynch, 2023). Plus de 50 gènes pourraient être impliqués dans la dégénérescence des motoneurones, les plus étudiés étant SOD1, C9orf72, FUS et TARDBP (Benatar et al., 2022; Byrne et al., Philips et Robberecht, Polymenidou et Cleveland, cités dans Brotman et al., 2024; Li et al., cités dans Zhou et Xu, 2023; Mejzini et al., cités dans Lynch, 2023; National Institute of Neurological Disorders and Stroke [NINDS], 2024; Suzuki et al., 2023; Zhou et Xu, 2023).

Facteurs de risque et de protection

Bien que les causes de la SLA soient inconnues, les études reconnaissent certains facteurs de risque de développer la maladie :

  • Être âgé de plus de 40 ans
  • Être un homme
  • Être caucasien
  • Avoir des antécédents familiaux de SLA : le risque que l'enfant d'une personne atteinte de SLA soit également atteint est de 50 %
    • Il s'agit alors de la forme familiale de la maladie, qui touche environ 10 % des personnes atteintes de SLA
  • Avoir une prédisposition génétique
  • Fumer la cigarette : les fumeurs sont environ deux fois plus à risque
  • Être exposé aux métaux (p. ex. plomb et mercure) et aux produits chimiques (p. ex. pesticides et solvants)
  • Être exposé à des décharges électriques ou à des champs électromagnétiques de manière régulière (p. ex. dans le cadre du travail)
  • Avoir une condition médicale existante (p. ex. traumatisme crânien, infection virale)
  • Consommer des aliments riches en gras et en glutamate

(Andrews et al., cités dans Lynch, 2023; Armon, Chiò et al., Cronin et al., Worms, cités dans Brotman et al., 2024; Arthur et al., Xu et al., cités dans Ilieva et al., 2023; Bettencourt et Houlden, cités dans Hamad et al., 2024; Bonnefont-Rousselot et al., Chio et al., cités dans Tsvetkova et al., 2023; Goyal et al., The ALS Association, citée dans Kiper et al., 2023; Hodgkinson, Orphanet, cités dans INESSS, 2023; Kiper et al., 2023; Longinetti et Fang, cités dans Cui et al., 2022; Lynch, 2023; NINDS, 2024; Sharma et Mehan, 2023; Siddique et Siddique, 2023; SLA Canada, 2020; Tsvetkova et al., 2023; Zhou et Xu, 2023)

En revanche, les facteurs de protection sont très peu évoqués dans les écrits. La prise de certains médicaments (aspirine, immunosuppresseurs, contraceptifs oraux, hormonothérapie substitutive, antihypertenseurs, antidiabétiques) serait associée à une diminution du risque de SLA, mais plus d'études sur le sujet sont requises (Cui et al., 2022; Diekmann et al., Kim et al., Mariosa et al., Pfeiffer et al., Rooney et al., Seelen et al., Tsai et al., cités dans Cui et al., 2022).

Pathogenèse

Il y a plusieurs hypothèses quant à la pathogenèse de la SLA et les recherches sont toujours actives dans ce domaine (INESSS, 2023).

En ce qui concerne la forme familiale de la SLA qui représente 10 % des cas (Brotman et al., 2024; Lynch, 2023; SLA Canada, 2020; Talbot et al., cités dans Giacomelli et al., 2022), la nécrose neuronale observée serait induite par un processus multifactoriel ou multimodal de nature génétique.

Quant à elle, la forme sporadique qui représente 90 % des cas (Brotman et al., 2024; Giacomelli et al., 2022; Lynch, 2023; SLA Canada, 2020) serait de nature toxique, dysimmunitaire et protéique. La dégénérescence des axones et des neurones moteurs supérieurs (système nerveux central) et inférieurs (système nerveux périphérique) qui caractérise la SLA serait causée par l'oxydation de ceux-ci. Cette oxydation se produit habituellement lors du stress oxydant (intrusion d'espèces réactives de l'oxygène) et de l'excitotoxicité (production massive de calcium) (INESSS, 2023; Jaiswal, cité dans Lynch, 2023; Martin et al., cités dans Kiper et al., 2023; Zhou et Xu, 2023). Les neurones moteurs affectés ne peuvent plus transmettre ou recevoir de signaux aux autres neurones, puis aux muscles, ce qui entraîne les manifestations de SLA (Lynch, 2023; SLA Canada, 2020).

La perte des neurones moteurs se produit d'abord dans les zones à proximité du point d'origine, puis de façon diffuse à d'autres régions, sans rémission possible (Grad et al., cités dans Lynch, 2023; Martin et al., NINDS, cités dans Kiper et al., 2023). Les régions les plus touchées sont généralement la moelle épinière, le mésencéphale et le cortex cérébral, plus spécifiquement les circuits céphalo-rachidiens latéraux de la moelle épinière, ce qui entraîne une sclérose des parties latérales de la matière blanche.

Illustration de la pathogenèse de la SLA

Signes et symptômes

Les signes et symptômes de la SLA sont généralement asymétriques, aléatoires et apparaissent progressivement. Ils sont le plus souvent observés dans les muscles distaux, puis proximaux, variant selon la région et les motoneurones atteints. Certains symptômes sont communs à la plupart des personnes atteintes et d’autres varient selon la forme de SLA. Le tableau suivant dresse la liste des principaux symptômes :

Symptômes généraux

Symptômes générauxSymptômes de la SLA spinale touchant les neurones moteurs inférieurs*Symptômes de la SLA spinale touchant les neurones moteurs supérieurs*Symptômes de la SLA bulbaire
Symptômes moteurs
  • • Crampes
  • • Faiblesse musculaire
  • • Paralysie
  • • Réflexe de Babinski
  • • Atrophie musculaire
  • • Fasciculations
  • • Trébuchements et chutes
  • • Flaccidité
  • • Affaiblissement des réflexes
  • • Hyperréflexie
  • • Spasticité
  • • Rigidité
  • • Coordination des membres lente
  • • Diminution de la dextérité
  • • Dysarthrie (difficultés d'élocution)
  • • Dysphagie (difficultés à avaler)
  • • Difficultés à mâcher
  • • Spasmes musculaires touchant la mâchoire, le visage, le larynx, la gorge et la langue
Symptômes comportementaux et psychologiques
  • • Anxiété
  • • Dépression
  • • Irritabilité
  • • Perte d'empathie
  • • Apathie
  • • Désinhibition
 
  • • Rires ou pleurs involontaires
  • • Rires ou pleurs involontaires
Symptômes cognitifs
  • • Difficultés exécutives
  • • Atteintes cognitives (troubles de la mémoire, démence)
     
Autres symptômes
  • • Perte de poids
  • • Fatigue
  • • Douleurs
  • • Constipation
  • • Troubles du sommeil
  • • Difficultés à respirer
   
  • • Diminution de l'amplitude et de l'intensité de la voix
  • • Salivation excessive
*Bien que les symptômes soient présentés séparément dans ce tableau, la SLA spinale touche les motoneurones supérieurs ET inférieurs.

*Bien que les symptômes soient présentés séparément dans ce tableau, la SLA spinale touche les motoneurones supérieurs ET inférieurs.

(Abrahams et al., Burke et al., Christidi et al., Crockford et al., Cuddy et al., Floeter et al., Gibbons et al., Grossman et al., Phukan et al., Witgert et al., cités dans Ilieva et al., 2023; Alencar et al., Heidari et al., Hurwitz et al., Kutlubaev et al., Lo Coco et al., cités dans Hamad et al., 2024; Beeldman et al., Burke et al., Chiò et al., Coco et al., Ebben et al., Hanisch et al., Lillo et al., Pagini et al., Pizzimenti et al., Pradat et al., Woolley et Rush, cités dans Rubio et al., 2022; Brotman et al., 2024; Brown et Al-Chalabi, Richards et al., Swinnen et Robberecht, cités dans Lynch, 2023; Brown et Al-Chalabi, van Es et al., cités dans Shoesmith et al., 2020; Goyal et al., The ALS Association, cités dans Kiper et al., 2023; Goutman et al., cités dans Vidovic et al., 2023; Hamad et al., 2024; INESSS, 2023; Kiper et al., 2023; Kumar et al., cités dans Sharma et Mehan, 2023; Lynch, 2023; NINDS, 2024; Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec [OPPQ], n.d.; Rubin, 2024; Sharma et Mehan, 2023; Shoesmith et al., 2020; SLA Canada, 2020; Vidovic et al., 2023; Zarei et al., cités dans Brotman et al., 2024)

Le système sensitif, la conscience, les mouvements volontaires des yeux, la fonction sexuelle et les sphincters urinaire et anal sont généralement épargnés en début de maladie et pourraient être atteints aux stades avancés du déclin, principalement pour ce qui est des fonctions impliquant une participation motrice.

Les répercussions de la SLA dans la vie de la personne sont majeures. La personne perdra progressivement ses capacités fonctionnelles, ayant graduellement de la difficulté à prendre soin d’elle-même (p. ex. difficulté à assurer son hygiène corporelle, difficulté à se vêtir, difficulté à s’alimenter seule, etc.). Les changements les plus importants sont généralement associés à la coordination globale et fine, au contrôle de la posture, au tonus musculaire et à l’endurance. Par ailleurs, il devient souvent difficile et rapidement impossible pour les personnes de se déplacer à cause des atteintes neuromusculaires et motrices. Elles doivent alors s’adapter à différents types de mobilité alternative (p. ex. cannes, marchette, fauteuil roulant). Au fur et à mesure du déclin, il peut être nécessaire d’adapter l’environnement du lieu de travail ou du domicile aux besoins de la personne pour en assurer l’accessibilité. Les troubles respiratoires deviendront éventuellement suffisamment importants pour que la personne nécessite une aide technique pour assister la respiration et la maintenir efficace.

Les signes et symptômes de la SLA pouvant porter atteinte à la mobilité, à la communication (p. ex. dysarthrie), et à l’alimentation de la personne, la socialisation peut s’avérer difficile. Ne se sentant plus incluse dans la société ou utile aux autres, la personne peut ressentir des symptômes dépressifs et une perte de confiance en soi.

Illustration de la sclérose latérale amyotrophique

La perte graduelle d’indépendance fait en sorte que les personnes atteintes de SLA sont de plus en plus dépendantes de leurs proches. En plus d’être un enjeu sur le plan psychologique pour les personnes, la maladie peut entraîner un bouleversement des rôles, par exemple dans le cas où un enfant aurait à prendre soin de l’un de ses parents. De telles modifications des responsabilités peuvent être stressantes pour toutes les personnes concernées et peuvent également menacer les relations interpersonnelles. Le fardeau des proches aidants devient un enjeu pour l’intervention en réadaptation.

Démarche et outils diagnostiques

La faiblesse motrice généralisée progressive non accompagnée de troubles sensoriels dirige le diagnostic vers la SLA ou toute autre maladie du motoneurone. Dans la démarche diagnostique, il est toutefois impératif d'exclure plusieurs autres atteintes pouvant aussi être caractérisées par une faiblesse musculaire, dont :

  • Un trouble de la transmission neuromusculaire
  • Les myopathies d'origines variées
  • La polymyosite et la dermatomyosite
  • Les troubles de la glande thyroïde ou des glandes surrénales
  • Les anomalies électrolytiques (p. ex. hypokaliémie, hypercalcémie, etc.)
  • Les infections de nature variable (p. ex. syphilis, maladie de Lyme, hépatite C)
  • Les neuropathies motrices auto-immunes

(Rubin, 2024)

Divers outils diagnostiques peuvent aider à éliminer les autres hypothèses et confirmer le diagnostic. Lorsque ces atteintes sont écartées et que des signes d'une atteinte aux neurones moteurs supérieurs et inférieurs sont observables, en plus d'une faiblesse aux muscles faciaux, il est fort probable que la personne soit atteinte de la SLA (Brotman et al., 2024). La confirmation du diagnostic de SLA se fait habituellement par un neurologue et peut prendre plus d'un an (Hodgkinson, cité dans INESSS, 2023; INESSS, 2023; Lynch, 2023; Richards et al., cités dans Vidovic et al., 2023).

Afin d'éliminer la possibilité que les symptômes soient dus à un trouble de la transmission neuromusculaire ou à une démyélinisation plutôt qu'à une maladie du motoneurone, un examen électrodiagnostique est requis. L'électromyographie s'avère généralement l'un des tests les plus utiles dans la démarche diagnostique de la SLA (Andersen et al., Sturmey et al., cités dans Lynch, 2023; INESSS, 2023; Kiper et al., 2023; Krivickas, cité dans Brotman et al., 2024; NINDS, 2024; Rubin, 2024; Siddique et Siddique, 2023; SLA Canada, 2020; Vidovic et al., 2023). On peut également procéder à une étude de la conduction nerveuse (Andersen et al., Sturmey et al., cités dans Lynch, 2023; Brotman et al., 2024; Kiper et al., 2023; NINDS, 2024; Vidovic et al., 2023).

Illustration de la sclérose latérale amyotrophique

Lorsqu'aucune évidence clinique ou visible à l'électromyographie ne documente franchement la faiblesse motrice, l'imagerie à résonance magnétique (IRM) ou la tomodensitométrie du cerveau et de la moelle épinière peuvent être considérées pour exclure des lésions structurales causant les symptômes moteurs (Andersen et al., Sturmey et al., cités dans Lynch, 2023; Brotman et al., 2024; Kiper et al., 2023; NINDS, 2024; Rubin, 2024; SLA Canada, 2020).

Enfin, pour éliminer toute autre cause traitable des symptômes observés, il est recommandé de recourir à des tests de laboratoire. Le tableau suivant indique le test de laboratoire adéquat à effectuer pour détecter chaque cause traitable possible.

Tests de laboratoire utilisés pour le diagnostic de la SLA

Causes possiblesTests de laboratoire
Paraprotéinémie monoclonale rarement associée aux maladies du motoneurone Électrophorèse de protéines de l'urine et du sérum avec immunofixation
Neuropathies motrices avec démyélinisation Détection d'anticorps d'une glycoprotéine associée à la myéline
Exposition à des métaux lourds Test d'urine à toutes les 24 heures
Présence accrue de leucocytes ou de protéines dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) Ponction lombaire
Infection (p. ex. maladie de Lyme, VIH, hépatite C, etc.) Tests pour dépister les maladies vénériennes et les autres maladies infectieuses
Fonction thyroïdienne, niveau d'électrolytes ou de créatine kinase dans le sang Bilan sanguin ou hémogramme

(Kiper et al., 2023; Lynch, 2023; NINDS, 2024; Rubin, 2024; SLA Canada, 2020)

Il peut aussi être nécessaire de déterminer si les symptômes observés relèvent d'une atteinte des motoneurones supérieurs ou des motoneurones inférieurs. Certains signes peuvent permettre de faire cette distinction, comme indiqué à la section Signes et symptômes.

Conditions associées

Les conditions qui peuvent être observées plus fréquemment, mais non systématiquement, chez les personnes touchées par la SLA peuvent être toutes les autres atteintes du motoneurone vues plus souvent chez les personnes plus âgées et toutes les conditions qui seront précipitées par la faiblesse musculaire et l'immobilisation progressive de la personne. Ces dernières peuvent être considérées comme les complications directes ou indirectes de la maladie.

De plus, environ 15 % à 20 % des personnes atteintes de SLA sont également atteintes de démence frontotemporale (Brotman et al., 2024; Iazzolino et al., Montuschi et al., Phukan et al., cités dans Ilieva et al., 2023; SLA Canada, 2020; Strong et al., cités dans Shoesmith et al., 2020).

Interventions médico-chirurgicales

Traitements pharmacologiques

Bien qu'il n'existe aucun traitement curatif et spécifique pour traiter les maladies du motoneurone, l'administration d'un antiglutamate, le riluzole, semble prolonger l'espérance de vie des personnes atteintes de la forme bulbaire de la SLA de quelques mois, soit de deux à trois mois (Kiernan et al., cités dans Giacomelli et al., 2022; Saitoh et Takahashi, cités dans Rubin, 2024; Shoesmith et al., 2020; SLA Canada, 2020). Au Canada, on autorise également l'édaravone (un antioxydant) et une combinaison de phénylbutyrate de sodium et d'ursodoxicoltaurine afin de réduire les dommages et la mort des neurones (INESSS, cité dans INESSS, 2023; INESSS, 2023; Shefner et al., Paganoni et al., cités dans Rubin, 2024; Shoesmith et al., 2020).

De plus, certains médicaments peuvent alléger des symptômes très spécifiques de la SLA, entre autres :

Traitements pharmacologiques des symptômes

TraitementsSymptômes
Baclofène, tizanidine, toxine botulinique, benzodiazépines ou cannabinoïdes Spasticité
Gabapentine, baclofène, quinine, lévétiracétam ou mexilétine Crampes musculaires
Anticholinergiques (p. ex. benztropine, glycopyrrolate, amitriptyline) Production exacerbée de salive
Amitriptyline ou fluvoxamine Atteinte pseudobulbaire
Injection de toxines botuliniques dans les glandes salivaires Écoulements de bave/excès de salivation

(INESSS, 2023; Rubin, 2024; Shoesmith et al., 2020)

Traitements paramédicaux

  • Programme d'exercice modéré (avec repos en alternance)
  • Ventilation à pression positive sans effraction tissulaire (ventilation non invasive)
  • Irradiation des glandes salivaires à faible dose
  • Thérapies complémentaires (massothérapie, aromathérapie, méditation, etc.)

(NINDS, 2023; Shoesmith et al., 2020; SLA Canada, 2020)

Traitements chirurgicaux

La gastrostomie peut avoir un effet positif sur l'état de santé des personnes atteintes (Shoesmith et al., 2020; SLA Canada, 2020). Ayant pour but d'améliorer la déglutition et d'éviter les étouffements, elle permet d'améliorer la qualité et l'espérance de vie des personnes atteintes.

La trachéotomie ou la ventilation invasive peuvent être nécessaires si la ventilation non invasive n'est pas suffisante (NINDS, 2023; Shoesmith et al., 2020; SLA Canada, 2020).

Réadaptation

L'approche prônée par les équipes interdisciplinaires permet d'améliorer la qualité et l'espérance de vie des personnes atteintes de la SLA. L'équipe peut être composée de neurologues, de pneumologues, d'inhalothérapeutes, de gastro-entérologues, d'infirmières spécialisées, de physiothérapeutes, d'ergothérapeutes, d'orthophonistes, de nutritionnistes, de psychologues et de travailleurs sociaux (NINDS, 2024; Shoesmith et al., 2020; SLA Canada, 2020). Les membres de l'équipe soutiennent les personnes dans les défis que pose le déclin provoqué par la dégénérescence neurologique progressive engendrée par la SLA.

Les soins palliatifs constituent aussi une ressource importante pour les personnes atteintes et leurs proches. La SLA étant une maladie incurable dont la progression est souvent rapide, le soutien requis, autant physique que psychologique, est la perspective d'intervention la plus importante.

Pronostic et complications

Plus la sclérose latérale amyotrophique se développe de façon précoce, plus les symptômes sont légers et plus la progression est lente. Les personnes atteintes survivent le plus souvent de trois à cinq ans après l'apparition des symptômes (NINDS, 2024; Rubio et al., 2022; Shoesmith et Strong, cités dans Cui et al., 2022; Zhou et Chu, 2023). Le décès survient habituellement à cause de la défaillance des muscles respiratoires. La dysphagie peut également entraîner des risques de complications par étouffement. Environ 50 % des personnes atteintes décèdent dans les trois premières années (Rubin, 2024). La survie après dix ans suivant le diagnostic n'est vue que chez environ 10 % des personnes atteintes (ALS Canada, Shoesmith et al., cités dans INESSS, 2023; NINDS, 2024; Rubin, 2024).

Références

Page mise à jour en février 2025.