Multiple Errands Test (MET)

Description de l’outil

 

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Quelles sont les caractéristiques du MET ?

 

Caractéristiques

Détails

Nom de l’outil

Multiple Errands Test ouTest des errances multiples

Acronymes

MET ou TEM

Concepteurs

Shallice, T. et Burgess, P. W. (1991). Deficits in strategy application following frontal lobe damage in man. Brain, 114(2), 727-741.

Traducteurs

Le Thiec, F., Jokic, C., Enot-Joyeux, F., Durand, M., Lechevalier, B. et Eustache, F. (1999). Évaluation écologique des fonctions exécutives chez les traumatisés crâniens graves : pour une meilleure approche du handicap. Annales de Réadaptation et de Médecine Physique, 42(1), 1-18.

Année de publication

1991 pour la version originale
1999 pour la version française (de l’original)

Format

Test pratique de huit tâches à effectuer en respectant certaines règles

Coût d’achat

Gratuit

Coût d’utilisation

Varie en fonction de l’établissement où le test est effectué

Formation requise

Aucune formation requise

Test (PDF)

Plusieurs versions
Version française disponible sur le site Academia cliquez ici.
Le MET-R est disponible sur le site de l’Arkansas State University                 
La version MET-Baycrest révisée est disponible dans l’article Reliability and construct validity of a revised Baycrest Multiple Errands Test.  (Clark et al., 2017)
La version MET-Big store est disponible dans l’article Developing and validating a big-store Multiple Errands Test (Antoniak et al., 2019)   

 

Quel est l’objet d’évaluation du MET ?

Ce test évalue l’ensemble des fonctions exécutives dans un environnement réel (non simulé) habituellement inconnu du patient. Les différentes tâches à effectuer ainsi que les règles à respecter permettent de rendre compte des habiletés auxquelles le patient aura recours quotidiennement, comme :

  • La planification
  • L’adaptation
  • La résolution de problèmes
  • L’exécution de plusieurs tâches simultanément
  • Le contrôle inhibiteur

Le MET permet notamment de déterminer l’effet d’une pathologie (lésions cérébrales graves, schizophrénie, dépendance à une substance illicite, séquelles d’un AVC, etc.) sur les fonctions exécutives du patient afin de mettre en place des stratégies facilitant l’exécution de diverses tâches quotidiennes. Le test peut ensuite être réalisé plusieurs fois comme un entraînement afin d’évaluer l’efficacité des stratégies sélectionnées.

(Antoniak et al., 2019; Bulzacka et al., 2016; Burns, Pickens et al., 2018; Clark et al., 2017) 


En quoi consiste le MET ?

Le MET est un test qui s’adapte en fonction de l’établissement où il est effectué. Les tâches demandées, le montant alloué au patient pour ses achats, les objets à se procurer et les lieux de rencontre peuvent donc varier.

La version originale de ce test comprend huit tâches à exécuter durant lesquelles le patient peut être interrompu par des éléments imprévus (p. ex. rencontrer un ami ou un collègue). Les tâches sont divisées en trois catégories :

1 à 6 : Acheter six objets précis dans les magasins à proximité, comme des pommes ou une bobine de fil. 

7 : Se tenir à un endroit précis 15 minutes après le début de l’épreuve.

8 : Collecter des informations et les inscrire sur une carte postale, qui devra être ensuite envoyée par la poste à un membre du personnel prédéterminé. Les informations demandées sont habituellement :

  • Le nom du magasin qui est le plus susceptible de vendre l’article le plus dispendieux aux alentours
  • Le coût d’une livre de tomates
  • Le nom de la ville où on prévoyait la température la plus basse le jour même
    • La ville doit être dans le pays où se déroule l’épreuve
  • Le taux de change de la devise monétaire du pays où se déroule l’épreuve

Le patient doit également suivre une liste de six règles tout en effectuant ces tâches :

  1. Dépenser le moins d’argent possible
  2. Effectuer toutes les tâches le plus rapidement possible
  3. Ne pas entrer dans un magasin si aucun achat n’y est requis
  4. Notifier l’un des évaluateurs des achats effectués dans un magasin à sa sortie
  5. Ne rien utiliser qui n’a pas été acheté dans le périmètre désigné pour effectuer les tâches
  6. Effectuer les tâches dans n’importe quel ordre

(Le Thiec et al., 1999; Shallice et Burgess, 1991)

 

Quelles sont les qualités métrologiques du MET (version originale)?

 

Qualités

Description

Validité écologique

La validité écologique du MET est la qualité métrologique la plus souvent rapportée. Ce test a d’abord été conçu pour que l’évaluation du patient se produise dans un contexte réel, plutôt que simulé dans une salle d’examen ou un laboratoire, afin que les résultats soient plus représentatifs de la condition réelle du patient.

Validité prédictive

Le MET est corrélé de façon modérée à forte avec plusieurs instruments neuropsychologiques dont le sous-test plan du zoo du Behavioural Assessment of Dysexecutie Syndrome (BADS), l’Échelle d’activités instrumentales de la vie courante (IADL), le Mayo-Portland participation index (M2PI), le Dysexecutive Index (DEX) et l’Assessment of Motor and Process Skills (AMPS).

Validité discriminante

Le MET permet de bien discriminer les fonctions exécutives des individus ayant une atteinte en comparaison avec les individus en santé. Par exemple, les qualités discriminantes du MET sont de modérées à fortes pour les individus avec un traumatisme crânien, atteints de démence, avec une atteinte à la santé mentale et les consommateurs de substances illicites. 

Fidélité interjuges

La fidélité interjuges est de modérée à forte dans la plupart des études. Il s’agit de la qualité métrologique objective la plus rapportée.

Cohérence interne

La cohérence interne est jugée acceptable dans plusieurs études avec des ɑ de Cronbach variant de 0,73 à 0,94.

Fidélité test-retest

Cette qualité est peu rapportée dans les écrits. 

(Antoniak et al., 2019; Bulzacka et al., 2016; Burgess et al., Dawson et al., Maier et al., cités dans Jessup, 2018; Poulin et al., cités dans Clark et al., 2017; Burns, Pickens et al., 2018; Cuberos-Urbano et al., Lai et al., cités dans Rotenberg et al., 2020; Rand et al., 2009)

 

Note : Rotenberg et al. (2020) ont effectué une revue systématique rigoureuse et exhaustive des qualités métrologiques du MET. Selon ces derniers, les meilleurs attributs du MET sont sa fidélité interjuges et sa validité discriminante. Toutefois, le fait qu’il y ait de nombreuses versions du MET rend son évaluation métrologique globale plus difficile. Pour cette raison, les auteurs estiment que l’utilisation et l’interprétation du MET en contexte clinique ou de recherche doivent être considérées avec précaution.

 

Quels sont les avantages et les limites du MET ?

Le MET présente plusieurs avantages pour les professionnels de la santé, notamment sa gratuité et la possibilité de l’adapter en fonction de la clientèle et de l’établissement où il est effectué. Toutefois, son temps de passation relativement long, les coûts associés à la passation du test et la nécessité dans certaines versions d’avoir deux évaluateurs peuvent limiter son utilisation.

De nombreuses versions ont été créées, les avantages et limites étant propres à chacune d’elles. Cliquez sur chaque boîte pour obtenir un aperçu de ces différentes versions.

 

 

 

(Alderman et al., 2003; Antoniak et al., 2019; Burns, Dawson et al., 2019; Burns, Pickens et al., 2018; Clark et al., 2017; Jessup, 2018; Valls-Serrano et al., 2018)

  

Passation et cotation du test

Comment effectuer l’évaluation du MET pas à pas ?

Pour effectuer le test, deux évaluateurs sont requis afin d’assurer une observation complète des actes du patient. Le test devrait durer environ une heure, mais c’est le patient qui en détermine la durée réelle.

Pour faire passer le MET, le matériel suivant est requis : liste des tâches et des consignes, carte du secteur où se déroulera le test, un montant d’argent suffisant pour couvrir les achats nécessaires pour le test, trois stylos, une montre, un sac assez grand pour transporter les achats et deux grilles d’observation/de cotation.

Les évaluateurs devraient suivre les étapes suivantes pour effectuer le MET :

  1. Lire les tâches et les consignes au patient et répondre à ses questions, le cas échéant.
  2. Remettre au patient la liste des tâches et des consignes ainsi que la carte du secteur où se déroulera le test.
  3. Remettre l’argent, le stylo, la montre et le sac au patient.
    • S’il porte déjà une montre, il peut conserver la sienne.
  1. Mener le patient jusqu’au point de départ du test.
  2. S’assurer de nouveau que le patient comprend bien les consignes et les limites du secteur autorisé pour le test.
  3. Débuter le test.
    • Chaque évaluateur a alors en main un stylo ainsi qu’une grille d’observation.
  1. Observer le patient tout au long du test en notant les comportements du patient, son trajet, les tâches effectuées et les erreurs commises.
  2. Rencontrer le patient après le test et lui demander son point de vue sur son rendement.
    • C’est le patient qui détermine la fin du test lorsqu’il considère avoir terminé toutes les tâches.
  1. Effectuer la cotation, puis discuter avec le patient de stratégies visant à faciliter son parcours et à améliorer son efficacité.

(Le Thiec et al., 1999; Shallice et Burgess, 1991)


Quel est le système de cotation du MET ?

Durant le test, les évaluateurs peuvent observer quatre types d’erreurs, soit :

  • Utilisation de stratégies inefficaces, p. ex. acheter le journal pour y lire la température, alors qu’il aurait pu simplement le consulter, ce qui représente une dépense superflue.
  • Non-respect des règles du test ou manquements aux conventions sociales, p. ex. entrer dans un magasin sans y faire d’achat.
  • Mauvaise interprétation des tâches ou des règles, p. ex. acheter des tomates au lieu de pommes.
  • Échec d’exécution (partiel ou total) d’une tâche, p. ex. le patient abandonne la recherche d’information, car il n’arrive pas à trouver les réponses.

Les évaluateurs notent donc le nombre d’erreurs sous chaque catégorie, ainsi que le nombre total. Cela représente le score du patient au MET. Pour les erreurs de stratégie, les évaluateurs notent en détail les stratégies utilisées afin d’en discuter par la suite avec le patient.

(Le Thiec et al., 1999; Shallice et Burgess, 1991)

 

Références

Alderman, N., Burgess, P. W., Knight, C. et Henman, C. (2003). Ecological validity of a simplified version of the multiple errands shopping test. Journal of the International Neuropsychological Society, 9(1), 31-44.

Antoniak, K., Clores, J., Jensen, D., Nalder, E., Rotenberg, S. et Dawson, D. R. (2019). Developing and validating a big-store Multiple Errands Test. Frontiers in Psychology, 10(1), 2575.

Bulzacka, E., Delourme, G., Hutin, V., Burban, N., Méary, A., Lajnef, M., Leboyer, M. et Schürhoff, F. (2016). Clinical utility of the Multiple Errands Test in schizophrenia: A preliminary assessment. Psychiatry Research, 240(1), 390-397.

Burns, S. P., Dawson, D. R., Perea, J. D., Vas, A., Pickens, N. D. et Neville, M. (2019). Development, reliability, and validity of the Multiple Errands Test home version (MET-Home) in adults with stroke. The American Journal of Occupational Therapy, 73(3), 7303205030.

Burns, S. P., Pickens, N. D., Dawson, D. R., Perea, J. D., Vas, A. K., Marquez de la Plata, C. et Neville, M. (2018). In-home contextual reality: a qualitative analysis using the Multiple Errands Test home version (MET-Home). Neuropsychological Rehabilitation, 30(5), 787-801.

Clark, A. J., Anderson, N. D., Nalder, E., Arshad, S. et Dawson, D. R. (2017). Reliability and construct validity of a revised Baycrest Multiple Errands Test. Neuropsychological Rehabilitation, 27(5), 667-684.

Jessup, C. (2018). A guide to the Multiple Errands Test [thèse, University of Tennessee at Chattanooga]. UTC Scholar. https://scholar.utc.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1135&context=honors-theses

Le Thiec, F., Jokic, C., Enot-Joyeux, F., Durand, M., Lechevalier, B. et Eustache, F. (1999). Évaluation écologique des fonctions exécutives chez les traumatisés crâniens graves : pour une meilleure approche du handicap. Annales de Réadaptation et de Médecine Physique, 42(1), 1-18.

Rand, D., Rukan, S. B. A., Weiss, P. L. T. et Katz, N. (2009). Validation of the Virtual MET as an assessment tool for executive functions. Neuropsychological Rehabilitation, 19(4), 583-602.

Rotenberg, S., Ruthralingam, M., Hnatiw, B., Neufeld, K., Yuzwa, K. E., Arbel, I. et Dawson, D. R. (2020). Measurement properties of the Multiple Errands Test: A systematic review. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation [en ligne]. https://doi.org/10.1016/j.apmr.2020.01.019

Shallice, T. et Burgess, P. W. (1991). Deficits in strategy application following frontal lobe damage in man. Brain, 114(2), 727-741.

Valls-Serrano, C., Verdejo-García, A., Noël, X. et Caracuel, A. (2018). Development of a contextualized version of the Multiple Errands Test for people with substance dependence. Journal of the International Neuropsychological Society, 24(4), 347-359.