Description de l’outil
Quelles sont les caractéristiques de l’échelle de dépression gériatrique (EDG)?
Caractéristiques | Détails |
---|---|
Nom de l’outil | L’échelle de dépression gériatrique (Geriatric Depression Scale) |
Acronyme | EDG (GDS) |
Concepteurs | Brink, T. L., Yesavage, J. A., Lum, O., Heersema, P. H., Adey, M., et Rose, T. L. |
Traducteurs | Plusieurs traductions ont été effectuées dans différentes langues. |
Année de publication | 1982 |
Format | Questionnaire comprenant 30 questions |
Coût d’achat | Gratuit |
Coût d’utilisation | Gratuit |
Formation requise | Aucune formation n’est requise pour administrer l’EDG |
Test (PDF) | Plusieurs versions sont accessibles au https://web.stanford.edu/~yesavage/GDS.html |
Quel est l’objet d’évaluation de l’EDG?
L’EDG a été conçue pour évaluer la présence de sentiments dépressifs et d’intentions suicidaires chez les personnes âgées (Cheng et coll., 2010). C’est essentiellement un test de dépistage de l’atteinte dépressive ou de l’état dépressif. Selon les résultats obtenus par la personne, l’évaluateur pourra suggérer que la personne ne souffre pas de dépression, souffre d’une dépression légère ou souffre d’une dépression modérée ou sévère.
En quoi consiste l’EDG?
L’EDG est composée 30 questions auxquelles est associé un choix de réponse affirmatif ou négatif (choix de réponse oui ou non). L’EDG étant un questionnaire, il n’est pas autrement standardisé. Les nombreuses versions dans différentes langues ne comportent habituellement pas d’instructions à utiliser par l’évaluateur auprès des personnes évaluées. Quelques versions proposent une instruction d’introduction, à savoir : Choisissez la meilleure réponse pour décrire comment vous vous sentiez au cours de la dernière semaine.
Il existe aussi des versions abrégées :
- 15 questions (short form) (Sheikh et Yesavage, 1986)
- 4 questions (Mini-GDS) (Clément, Preux, Fontanier et Léger, 2001)
Quelles sont les qualités métrologiques de l’EDG?
Qualités | Description |
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Validité de contenu | Le concept de dépression gériatrique qui sous-tend l’EDG a été largement étudié et il a été démontré que les 30 questions de la version d’origine représentent bien le concept. |
Validité de critère | Plusieurs études ont permis de comparer les résultats de l’EDG avec ceux obtenus à partir d’autres tests utilisés dans l’évaluation de la dépression chez la personne âgée. Bourque et coll. (1990) proposent de bonnes corrélations, variant de 0,63 à 0,76, entre les résultats à l’EDG et ceux au Questionnaire de dépression de Beck (traduction de Bourque et Beaudette, 1982). |
Sensibilité | La sensibilité de l’EDG pour détecter la présence d’une dépression est bonne, soit de 75,3 % pour l’EDG-30 et de 80,5 % pour l’EDG-15 (Clément et coll., 1997). |
Spécificité | La spécificité de l’EDG à ne dépister que les personnes réellement atteintes de dépression est bonne, soit de 77 % pour l’EDG-30 et de 75 % pour l’EDG-15. (Clément et coll., 1997). |
Fidélité test-retest | La fidélité test-retest est bonne, des coefficients de corrélation variant de 0,83 à 0,70 étant proposés selon diverses études. (Tremblay et coll., 2004). L’EDG pourra donc être un outil intéressant pour mesurer le changement de l’état émotif des personnes. |
Quels sont les avantages et les limites de l’EDG?
L’EDG est un outil de dépistage bien connu des professionnels de la santé. Non seulement elle s’administre, se cote et s’interprète rapidement et facilement, elle présente également de bonnes qualités métrologiques. Son utilisation est gratuite et elle ne requiert aucune formation. La possibilité d’être auto administrée représente aussi un avantage intéressant de cet outil. Le client peut remplir le questionnaire dans une salle d’attente ou même à domicile. Le clinicien peut ainsi consacrer davantage de temps à intervenir ou à évaluer plus en profondeur.
La validité de l’EDG n’est pas clairement démontrée pour dépister l’atteinte dépressive chez les personnes ayant une atteinte neurocognitive, principalement chez celles qui présentent une atteinte majeure.
De plus, il ne faut pas négliger l’influence de la culture dans la traduction. C’est pourquoi il existe différentes versions pour une même langue. L’évaluateur devra sélectionner l’adaptation qui correspond le mieux à son contexte culturel. Par exemple, l’étude de validation de Clément et coll. (1997) est plus adaptée au contexte culturel de la France (Tremblay et coll., 2004).
Passation et cotation du test
Comment effectuer l’évaluation à l’aide de l’EDG pas à pas?
L’EDG est un questionnaire qui peut être auto administré ou encore administré dans le cadre d’une entrevue menée en personne ou au téléphone. Le matériel requis est minime, soit un questionnaire et un stylo ou crayon. Il faudra consacrer de cinq à dix minutes pour la passation et la cotation.
Il existe un formulaire en ligne pour la version courte du GDS (short form) sur le site http://www.medafile.com/GDS15.htm. L’évaluateur peut répondre aux questions du GDS (short form) en ligne et le calcul du résultat se fait automatiquement. Des scores d’interprétation sont disponibles. Il revient au professionnel de faire l’analyse du résultat.
Quel est le système de cotation et quelles sont les normes de l’EDG?
Système de cotation
EDG à 30 questions :
Un score total est obtenu en attribuant « un point pour chaque réponse négative aux questions 1, 5, 7, 9, 15, 19, 21, 17, 19 et 30 et un point pour chaque réponse positive aux autres questions » (Tremblay et coll., 2004) pour arriver à un total sur 30 points.
Dans le cas où le client ne répond pas à toutes les questions, Yesavage suggère, sur le site de l’ACRC (n.d.), d’effectuer un calcul au prorata des énoncés répondus. Une règle de trois sera alors utilisée. Par exemple, si dans l’EDG à 30 questions, le client répond seulement à 27 des questions et qu’il obtient 12 points, nous effectuerons la règle de trois pour connaître son résultat sur 30 :
12/27 = X/30
(12 x 30)/27 = X
13,3 =X
Dans le cas où X résulte en une fraction, Yesavage suggère d’ajuster à un niveau supérieur de dépression. Ainsi, le résultat 13,3/30 sera ajusté à 14/30. Yesavage explique son raisonnement par le fait que l’EDG est un outil de dépistage et qu’il vaut mieux détecter un faux positif plutôt que de ne pas cibler une personne déprimée qui pourrait avoir des intentions suicidaires (ACRC, n.d.)
Les normes de l’EDG
Pour le dépistage de l’état dépressif avec l’EDG, voici les scores suggérés pour chacune des évaluations :
EDG à 30 questions (selon la version originale de Yesavage et coll., 1983) :
0 à 9 : normal
10 à 20 : état légèrement dépressif
21 à 30 : état modérément ou gravement dépressif
EDG à 15 questions, version abrégée (short form) (Tremblay et coll., 2004) :
0 à 4 : absence de dépression
5 à 9 : état légèrement dépressif
10 à 15 : état modérément ou gravement dépressif
Mini-GDS à 4 questions (Clément et coll., 1997, cités par Clément et coll., 2001) :
0 : très forte probabilité d’absence de dépression
1 ou plus : très forte probabilité de dépression
Ces scores seuils permettent un premier dépistage des personnes souffrant possiblement d’une dépression. Ils doivent ensuite être utilisés dans l’ensemble des outils diagnostiques dont dispose le professionnel de la santé.
© 2015, Consortium national de formation en santé (CNFS) – volet Université d’Ottawa. Tous droits réservés.
Références
Aging Clinical Research Center (n.d). Geriatric Depression Scale. http://web.stanford.edu/~yesavage/GDS.html.
Clément, J. P., Preux, P. M., Fontanier, D. et Léger, J. M. (2001). Mini-GDS chez les patients âgés suivis enmédecine générale. L’Encéphale, 27(4), 329-337.
Debruyne, H., Buggenhout, M.V., Le Bastard, N., Aries, M., Audenaert, K., DeDeyn, P.P et Engelborghs, S. (2009) Is the geriatric depression scale a reliable screening tool for depressive symptoms in elderly patients with cognitive impairment? International Journal of Geriatric Psychiatry 24, 556-562.
Lach, W. L., Chang, Y.-P. et Edwards, D. (2010) Can Older Adults with Dementia Accurately Report Depression Using Brief Forms? Reliability and Validity of the Geriatric Depression Scale. Journal of Gerontological Nursing 36 (5), 30-37.
Mitchell, A. J., Bird, V., Rizzo, M. et Meader, N. (2010) Diagnostic validity and added value of the geriatric depression scale for depression in primary care : A meta-analysis of GDS30 and GDS15. Journal of Affective Disorders, 125, 10-17.
Rehabilitation Measures Database (2010) Rehab Measures: Geriatric Depression Scale. http://www.rehabmeasures.org/Lists/RehabMeasures/DispForm.aspx?ID=910.
Réseau Québécois de Recherche sur le Vieillissement. (n.d.) Banque d’instruments: Échelle de dépression gériatrique. http://www.rqrv.com/fr/instrument.php?i=61.
Tremblay, L. E., Savard, J., Casimiro, L. et Tremplay, M. (2004) Répertoire des outils d’évaluation en français pour la réadaptation. Ottawa, Canada: CFORP